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  • Transidentités : vécus et luttes collectives
    Ce mois-ci, l’équipe de Semillas Latinas vous propose de revenir sur les transidentités en Amérique latine et de comprendre comment ces identités transgressives s’inscrivent dans l’histoire politique et culturelle du continent. Le terme transgenre désigne une personne dont l’identité de genre diffère du sexe assigné à la naissance. Pour mieux comprendre les enjeux politiques actuels dans la région latino-américaine, une revue de presse sur les événements marquants du mois vous est proposé : en Bolivie, l’élection du libéral Rodrigo Paz, qui promet un “capitalisme pour tous”, a mis fin à deux décennies de gouvernements socialistes ; au Venezuela, le Prix Nobel de la paix a été attribué à Maria Corina Machado, figuro d'opposition face à Maduro, et membre de l’aile radicale de la droite vénézuélienne ; la Mésoamérique est quant à elle frappée par des pluies diluviennes, affectant particulièrement les populations des bidonvilles et des quartiers périphériques ; au Pérou, la colère gronde, où des manifestations massives sont organisées par la Gen Z depuis plusieurs semaines, pour exiger la démission du gouvernement, incapable régler la crise sécuritaire en cours. Pour ouvrir cette émission, l’équipe de Semillas Latinas vous propose une reportage sur la 13e édition du Panorama du Cinéma Colombien, un festival créé par l’association El Perro que ladra - Le chien qui aboie. Depuis 2013, le festival s’attache à donner une place légitime au cinéma colombien et latino-américain dans les salles européennes et à faire entendre des récits qui ne trouvent pas toujours d’écho dans les circuits professionnels.  Nos chroniqueuses sont également de la partie pour cet épisode ! Pauline Rossano nous parle d’un film qui nous plonge dans l’univers de la lucha libre, un sport mexicain très populaire où se rejouent les rapports de force et d’identité entre sueur, paillettes et résistance : il s’agit du film Cassandro, du réalisateur mexicain Roger Ross Williams. Astrée Toupiol vous invite à explorer les Andes par le prisme de la transidentité. Dans cette chronique, elle explore l’existence d’un troisième genre dans la cosmologie andine et comment cette acceptation est entrée en collision frontale avec la vision binaire cis-hétérosexuelle imposée par les colons catholiques.  Après avoir exploré les Andes, Sylvie Argibay vous propose d’embarquer dans un paradis insolite et symbole de tolérance pour la communauté LGBTQIA+ mexicaine. Elle vous emmène dans la région indigène de l’Isthme de Tehuantepec, dans l'État de Oaxaca, connue pour l’existence d’un troisième genre : les muxes. Cette troisième classification est reconnue et célébrée par les Zapotèques depuis l'époque préhispanique. Manon Méziat vous parle, quant à elle, de la question du travail du sexe à travers la littérature et des portraits de militantes trans. Dans le parcours de vie des femmes trans latino-américaines, le travail du sexe apparaît comme un passage obligatoire, exclues du système éducatif formel et du marché du travail, mais aussi souvent du foyer familial. Astrée Toupiol et Sylvie Argibay nous racontent, au micro de Semillas Latinas, une histoire d’amour insolite : la rencontre passionnelle entre une femme trans et un ex-guérillero des FARC en prison. Une histoire qui nous plonge dans une réalité difficile à imaginer, où s'entrecroisent les enjeux de la transidentité, le milieu carcéral hostile à toute marginalité, et le contexte de la lutte armée colombienne. Immergez-vous tout au long de l’émission dans la musique queer latino-américaine. Tout d’abord avec La Bruja de Texcoco, artiste mexicaine trans et performeuse. Dans “El Diablo y la Bruja”, elle inverse les rôles : les figures du diable et de la sorcière, longtemps craintes ou rejetées, deviennent des symboles d’émancipation. L’épisode se poursuit avec un titre de Susy Shock, figure du mouvement travesti en Argentine. “Anda Trava” est une chanson manifeste, devenue emblématique de la lutte pour la reconnaissance et la dignité. Pour prolonger cette célébration des identités et de la diversité, on vous propose d’écouter Linn da Quebrada, artiste et militante trans brésilienne, avec son morceau “Bixa Preta”. Équipe de production : Présentation : Paloma Petrich et Manon Méziat Reportage : Paloma Petrich, Manon Méziat, Mickaël Adarve, Pauline Rossano, Astrée Toupiol et Sylvie Argibay Chroniques : Pauline Rossano, Astrée Toupiol, Sylvie Argibay et Manon Méziat Réalisation : Mickaël Adarve
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  • Transidentités : vécus et luttes collectives
    Ce mois-ci, l’équipe de Semillas Latinas vous propose de revenir sur les transidentités en Amérique latine et de comprendre comment ces identités transgressives s’inscrivent dans l’histoire politique et culturelle du continent. Le terme transgenre désigne une personne dont l’identité de genre diffère du sexe assigné à la naissance. Pour mieux comprendre les enjeux politiques actuels dans la région latino-américaine, une revue de presse sur les événements marquants du mois vous est proposé : en Bolivie, l’élection du libéral Rodrigo Paz, qui promet un “capitalisme pour tous”, a mis fin à deux décennies de gouvernements socialistes ; au Venezuela, le Prix Nobel de la paix a été attribué à Maria Corina Machado, figuro d'opposition face à Maduro, et membre de l’aile radicale de la droite vénézuélienne ; la Mésoamérique est quant à elle frappée par des pluies diluviennes, affectant particulièrement les populations des bidonvilles et des quartiers périphériques ; au Pérou, la colère gronde, où des manifestations massives sont organisées par la Gen Z depuis plusieurs semaines, pour exiger la démission du gouvernement, incapable régler la crise sécuritaire en cours. Pour ouvrir cette émission, l’équipe de Semillas Latinas vous propose une reportage sur la 13e édition du Panorama du Cinéma Colombien, un festival créé par l’association El Perro que ladra - Le chien qui aboie. Depuis 2013, le festival s’attache à donner une place légitime au cinéma colombien et latino-américain dans les salles européennes et à faire entendre des récits qui ne trouvent pas toujours d’écho dans les circuits professionnels.  Nos chroniqueuses sont également de la partie pour cet épisode ! Pauline Rossano nous parle d’un film qui nous plonge dans l’univers de la lucha libre, un sport mexicain très populaire où se rejouent les rapports de force et d’identité entre sueur, paillettes et résistance : il s’agit du film Cassandro, du réalisateur mexicain Roger Ross Williams. Astrée Toupiol vous invite à explorer les Andes par le prisme de la transidentité. Dans cette chronique, elle explore l’existence d’un troisième genre dans la cosmologie andine et comment cette acceptation est entrée en collusion frontale avec la vision binaire cis-hétérosexuelle imposée par les colons catholiques.  Après avoir exploré les Andes, Sylvie Argibay vous propose d’embarquer dans un paradis insolite et symbole de tolérance pour la communauté LGBTQIA+ mexicaine. Elle vous emmène dans la région indigène de l’Isthme de Tehuantepec, dans l'État de Oaxaca, connue pour l’existence d’un troisième genre : les muxes. Cette troisième classification est reconnue et célébrée par les Zapotèques depuis l'époque préhispanique. Manon Méziat vous parle, quant à elle, de la question du travail du sexe à travers la littérature et des portraits de militantes trans. Dans le parcours de vie des femmes trans latino-américaines, le travail du sexe apparaît comme un passage obligatoire, exclues du système éducatif formel et du marché du travail, mais aussi souvent du foyer familial. Astrée Toupiol et Sylvie Argibay nous racontent, au micro de Semillas Latinas, une histoire d’amour insolite : la rencontre passionnelle entre une femme trans et un ex-guérillero des FARC en prison. Une histoire qui nous plonge dans une réalité difficile à imaginer, où s'entrecroisent les enjeux de la transidentité, le milieu carcéral hostile à toute marginalité, et le contexte de la lutte armée colombienne. Immergez-vous tout au long de l’émission dans la musique queer latino-américaine. Tout d’abord avec La Bruja de Texcoco, artiste mexicaine trans et performeuse. Dans “El Diablo y la Bruja”, elle inverse les rôles : les figures du diable et de la sorcière, longtemps craintes ou rejetées, deviennent des symboles d’émancipation. L’épisode se poursuit avec un titre de Susy Shock, figure du mouvement travesti en Argentine. “Anda Trava” est une chanson manifeste, devenue emblématique de la lutte pour la reconnaissance et la dignité. Pour prolonger cette célébration des identités et de la diversité, on vous propose d’écouter Linn da Quebrada, artiste et militante trans brésilienne, avec son morceau “Bixa Preta”. Équipe de production : Présentation : Paloma Petrich et Manon Méziat Reportage : Paloma Petrich, Manon Méziat, Mickaël Adarve, Pauline Rossano, Astrée Toupiol et Sylvie Argibay Chroniques : Pauline Rossano, Astrée Toupiol, Sylvie Argibay et Manon Méziat Réalisation : Mickaël Adarve
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  • Transidentités
    Ce mois-ci, l’équipe de Semillas Latinas vous propose de revenir sur les transidentités en Amérique latine et de comprendre comment ces identités transgressives s’inscrivent dans l’histoire politique et culturelle du continent. Le terme transgenre désigne une personne dont l’identité de genre diffère du sexe assigné à la naissance. Pour mieux comprendre les enjeux politiques actuels dans la région latino-américaine, une revue de presse sur les événements marquants du mois vous est proposé : en Bolivie, l’élection du libéral Rodrigo Paz, qui promet un “capitalisme pour tous”, a mis fin à deux décennies de gouvernements socialistes ; au Venezuela, le Prix Nobel de la paix a été attribué à Maria Corina Machado, figuro d'opposition face à Maduro, et membre de l’aile radicale de la droite vénézuélienne ; la Mésoamérique est quant à elle frappée par des pluies diluviennes, affectant particulièrement les populations des bidonvilles et des quartiers périphériques ; au Pérou, la colère gronde, où des manifestations massives sont organisées par la Gen Z depuis plusieurs semaines, pour exiger la démission du gouvernement, incapable régler la crise sécuritaire en cours. Pour ouvrir cette émission, l’équipe de Semillas Latinas vous propose une reportage sur la 13e édition du Panorama du Cinéma Colombien, un festival créé par l’association El Perro que ladra - Le chien qui aboie. Depuis 2013, le festival s’attache à donner une place légitime au cinéma colombien et latino-américain dans les salles européennes et à faire entendre des récits qui ne trouvent pas toujours d’écho dans les circuits professionnels.  Nos chroniqueuses sont également de la partie pour cet épisode ! Pauline Rossano nous parle d’un film qui nous plonge dans l’univers de la lucha libre, un sport mexicain très populaire où se rejouent les rapports de force et d’identité entre sueur, paillettes et résistance : il s’agit du film Cassandro, du réalisateur mexicain Roger Ross Williams. Astrée Toupiol vous invite à explorer les Andes par le prisme de la transidentité. Dans cette chronique, elle explore l’existence d’un troisième genre dans la cosmologie andine et comment cette acceptation est entrée en collision frontale avec la vision binaire cis-hétérosexuelle imposée par les colons catholiques.  Après avoir exploré les Andes, Sylvie Argibay vous propose d’embarquer dans un paradis insolite et symbole de tolérance pour la communauté LGBTQIA+ mexicaine. Elle vous emmène dans la région indigène de l’Isthme de Tehuantepec, dans l'État de Oaxaca, connue pour l’existence d’un troisième genre : les muxes. Cette troisième classification est reconnue et célébrée par les Zapotèques depuis l'époque préhispanique. Manon Méziat vous parle, quant à elle, de la question du travail du sexe à travers la littérature et des portraits de militantes trans. Dans le parcours de vie des femmes trans latino-américaines, le travail du sexe apparaît comme un passage obligatoire, exclues du système éducatif formel et du marché du travail, mais aussi souvent du foyer familial. Astrée Toupiol et Sylvie Argibay nous racontent, au micro de Semillas Latinas, une histoire d’amour insolite : la rencontre passionnelle entre une femme trans et un ex-guérillero des FARC en prison. Une histoire qui nous plonge dans une réalité difficile à imaginer, où s'entrecroisent les enjeux de la transidentité, le milieu carcéral hostile à toute marginalité, et le contexte de la lutte armée colombienne. Immergez-vous tout au long de l’émission dans la musique queer latino-américaine. Tout d’abord avec La Bruja de Texcoco, artiste mexicaine trans et performeuse. Dans “El Diablo y la Bruja”, elle inverse les rôles : les figures du diable et de la sorcière, longtemps craintes ou rejetées, deviennent des symboles d’émancipation. L’épisode se poursuit avec un titre de Susy Shock, figure du mouvement travesti en Argentine. “Anda Trava” est une chanson manifeste, devenue emblématique de la lutte pour la reconnaissance et la dignité. Pour prolonger cette célébration des identités et de la diversité, on vous propose d’écouter Linn da Quebrada, artiste et militante trans brésilienne, avec son morceau “Bixa Preta”. Équipe de production : Présentation : Paloma Petrich et Manon Méziat Reportage : Paloma Petrich, Manon Méziat, Mickaël Adarve, Pauline Rossano, Astrée Toupiol et Sylvie Argibay Chroniques : Pauline Rossano, Astrée Toupiol, Sylvie Argibay et Manon Méziat Réalisation : Mickaël Adarve
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  • Graines de l'été
    Dans ce premier épisode de la deuxième saison de Semillas Latinas, chaque membre de l’équipe vous propose de revenir sur un événement, une œuvre artistique, musicale ou littéraire qui l’a le plus marqué cet été ! L’occasion parfaite de naviguer entre différentes régions, à la découverte de nos coups de cœur culturels pour cette première partie d’émission. Astrée Toupiol ouvre cet épisode avec une chronique sur Bad Bunny, la super star mondiale du reggaeton ! Ce jeune artiste, très populaire, a généré 200 millions de dollars de retombées économiques en trois mois, mais refuse délibérément de se produire aux États-Unis. Derrière ce geste artistique se cache un geste politique fort. Manon Méziat revient, dans sa chronique, sur la 56e édition des Rencontres de la Photographie d’Arles, placée sous le signe des « Images indociles », un thème fort pensé comme “outil de résistance, de témoignage et de transformation sociale” selon le directeur Christoph Wiesner. De nombreuses expositions ont été présentées dans le cadre de la saison Brésil-France 2025, qui célèbrent la richesse culturelle de ce pays. Cette chronique culturelle revient notamment sur l’exposition Futurs Ancestraux, un portrait sur les luttes indigènes, afro-brésiliennes et LGBTQIA+ au Brésil et sur la photographe et militante Claudia Andujar, connue pour son soutien au peuple Yanomami au Brésil. Sylvie Argibay nous parle des rencontres internationales « Rébellions et Résistances » qui se sont déroulées en août, dans le caracol de Morelia, en territoire zapatiste. Cette chronique politique retrace la naissance du zapatisme, un mouvement indigène qui construit l’autonomie dans l’État du Chiapas, le sud du Mexique. Au-delà du Mexique, le projet zapatiste est source d’inspiration pour les intellectuels et activistes internationalistes, qui trouvent espoir dans la construction de l’autonomie face aux dérives productivistes. Mickaël Adarve, pour cet épisode de rentrée, se lance dans une chronique littéraire et nous parle du roman de l’écrivain colombien Santiago Gamboa, Le syndrome d’Ulysse. Ce livre raconte la dérive d’un jeune migrant, étudiant en littérature, ancré dans les trottoirs des rues de la capitale parisienne ! La salsa prend une place importante, où la danse est le lieu de tous les possibles et d’une catharsis des plus bienvenues dans un Paris aussi froid. Anael Michel revient sur une nouvelle réjouissante de début d’été : l’identification du Nieto 140 en Argentine ! Début juillet, l'organisation des Grands-mères de la Place de Mai, mouvement de résistance non violente qui a vu le jour dès l’année 1977 de façon spontanée et qui a pour but de retrouver et de rendre à leurs familles légitimes tous les enfants et bébés volés lors de la dernière dictature militaire (1976-1983), a annoncé avoir retrouvé le 140e enfant volé durant les plus sombres heures du terrorisme d’État. En deuxième partie d’émission, un petit tour d’horizon de l’actualité de l’été est proposé par l’équipe Semillas Latinas. Sylvie Argibay nous emmène au Salvador dans ces méga-prisons où sont détenues les personnes migrantes, puis nous rapporte une recrudescence de la violence politique en Colombie. Astrée Toupiol se réjouit, quant à elle, des déboires judiciaires de Bolsonaro, et plus au sud, c'est l'autoritaire Javier Milei qui essuie un revers aux élections législatives de la province de Buenos Aires. Pour finir, Mickaël Adarve évoque un tournant inquiétant à droite en Bolivie et s’interroge sur la durabilité de l’État pluriethnique. Pour clôturer cet épisode en beauté, l’équipe Semillas Latinas vous offre deux belles découvertes cinématographiques et musicales. Astrée Toupiol est partie à la rencontre des membres de l’équipe Le Chien qui Aboie - El Perro que Ladra, une association qui diffuse et promeut le cinéma latino-américain en Europe. Au micro de Semillas Latinas, iels nous parlent du Panorama du cinéma colombien, un événement qui aura lieu à Paris, du 14 au 19 octobre 2025, aux cinémas L’Arlequin et Reflet Médicis. Sylvie Argibay a quant à elle eu l’honneur de recevoir en studio Sonora de Luchar, un groupe de cumbia queer, rebelle et internationale, emblématique de la scène latina parisienne. Excellente écoute sur Semillas Latinas ! Équipe de production : - Présentation : Anael Michel et Astrée Toupiol - Interviews : Astrée Toupiol et Sylvie Argibay - Chroniques : Astrée Toupiol, Manon Méziat, Sylvie Argibay et Mickaël Adarve - Traduction : Pierre Lefebvre - Réalisation : Mickaël Adarve
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  • Ni folklore ni carte postale : décoloniser le regard sur le Pérou
    Pour ce dernier épisode de la saison, les Semillas Latinas explorent les héritages coloniaux qui perdurent dans la société péruvienne contemporaine. Loin des clichés folkloriques et des représentations touristiques, cette émission adopte une démarche décoloniale pour analyser les traces persistantes de plus de trois siècles de domination coloniale : génocide de 90% de la population autochtone, imposition d'un système féodal, et mise en place de l'Inquisition. Le paradigme décolonial, pensée critique qui émerge dans les années 1990 en Amérique latine, analyse comment les logiques coloniales survivent aux indépendances politiques. Cette approche examine la persistance des rapports de pouvoir coloniaux dans trois domaines fondamentaux : les structures de pouvoir économique et politique; la hiérarchisation des savoirs considérés comme "légitimes", la marginalisation systématique de certains corps, langues et cultures. José Carlos Mariátegui, intellectuel marxiste péruvien, avait déjà observé que l'indépendance politique n'avait pas démantelé l'ordre colonial. Les structures économiques, l'accès à la terre et l'exploitation des ressources continuaient de reproduire les inégalités héritées de la période coloniale. Cette analyse sera approfondie par d'autres penseurs péruviens comme Aníbal Quijano avec sa notion de "colonialité du pouvoir". Astrée Toupiol et Paloma Petrich analysent le racisme structurel péruvien, héritage direct des hiérarchies raciales coloniales. Ce système produit de véritables fractures géographiques, sociales et politiques, où les plus marginalisé·e·s demeurent invisibilisé·e·s. Cette situation génère une "schizophrénie sociale" paradoxale : d'un côté, on célèbre le poncho pour attirer les touristes, de l'autre, on méprise le quechua dans les espaces éducatifs et professionnels. À l'ère numérique, cette violence se double d'un phénomène de bashing régional, où les Péruvien·ne·s subissent une double discrimination: un racisme interne profondément enraciné ; et des représentations péjoratives relayées à l'échelle latino-américaine… créant une forme de "concours de mépris” entre peuples frères. Face à cette violence, de nouvelles voix émergent sur les réseaux sociaux comme la chanteuse de pop andine Milena Warthon ou l'artiste franco-péruvienne Claudia Rivera invitent à décoloniser les corps, les voix et les imaginaires. Sylvie Argibay s'entretient avec Lissell Quiroz autour de son ouvrage Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d'Amérique latine, co-écrit avec Philippe Colin (La Découverte, 2023). L'entretien explore la théorie décoloniale qui prend l'invasion de l'Amérique en 1492 comme point de départ pour déconstruire le paradigme de la modernité et questionner la colonialité du pouvoir. Au Pérou, cette colonialité divise les populations : les plus précaires sont les personnes racisées, les indigènes "acculturé·e·s" en ville (cholos), et les afrodescendant·e·s. Cependant, la colonialité génère aussi des résistances multiformes avec les communautés préservant leurs modes de vie et cosmovisions traditionnelles ou les révolutions historiques comme celle de Tupac Amaru… Manon Méziat décortique les biais coloniaux du tourisme au Machu Picchu. Le tourisme, majoritairement occidental et blanc, transforme Cusco en "laboratoire de classification raciale". Cette mise en tourisme ressemble à une appropriation sociale du patrimoine, monopolisant les services au profit des élites et créant une division sociale du travail. Ce processus d'exotisation transforme les destinations en "paradis" fantasmés par l'imagination occidentale, essentialisant les rapports de pouvoir de genre, de race et de classe.  Pauline Rossano nous emmène dans un voyage sonore à travers les Andes précolombiennes, où le fil transcende sa fonction matérielle pour devenir mémoire et langage vivant. Sous l'Empire inca, le tissage devient affaire d'État. On tisse même les données avec les quipus, ces cordes nouées servant à enregistrer histoires et naissances. L'arrivée des Espagnols bouleverse cette tradition : importation du coton, création d'ateliers coloniaux (obrajes), industrialisation de l'art du fil. Malgré cette colonisation textile, les femmes andines perpétuent leur art dans le secret des foyers, forme de résistance silencieuse. À l'ère de la mondialisation, hommes et femmes d'ailleurs apportent leurs motifs et symboles. Le tissage devient ainsi miroir culturel vivant et métaphore d'un pays aux mille visages. Anael Michel analyse l'expression du racisme dans les arts coloniaux. Après le Traité de Tordesillas qui octroie l'influence péruvienne à l'Espagne, se crée le vice-royaume du Pérou avec ses hiérarchies raciales complexes. Malgré l'interdiction officielle, les métissages créent de nouvelles catégories socio-ethniques, et sous l'influence des Lumières hispaniques, se développe un goût pour la classification rationaliste des catégories humaines basée sur la couleur de peau. Cette obsession classificatoire trouve son expression artistique dans les "tableaux de castes", œuvres coloniales destinées à montrer la diversité humaine des colonies selon une grille de lecture raciale rigide. Vous écouterez, dans cet épisode, de la cumbia péruvienne,avec le groupe Agua Marina et son morceau "El Casorio" et la chanteuse Rossy War avec "Nunca pensé llorar". Un poème de l'artiste afro-péruvienne Victoria Santa Cruz, inspiré d'une blessure d'enfance liée au racisme, couronnera cet épisode. Un épisode réalisé par encore une fois grâce au génie de Mickaël Adarve.  Excellente écoute sur Semillas Latinas ! Équipe de production : Présentation : Mickaël Adarve et Astrée Toupiol Interview : Sylvie Argibay Chroniques : Anael Michel, Manon Méziat, Paloma Petrich, Pauline Rossano, Astrée Toupiol Réalisation : Mickaël Adarve
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Acerca de Semillas Latinas

Semillas Latinas est une émission dédiée à la célébration des cultures d’Amérique latine et à l’analyse des enjeux socio-politiques qui s’y déploient. Un pays spécifique et une thématique centrale, en lien avec l'histoire, les traditions et les défis contemporains de la région concernée, sont mis à l'honneur pendant une heure, un samedi soir par mois, à 20h. Nous offrons à nos auditeur·ices des approches variées - actualité politique, chroniques littéraires, artistiques et archéologiques, analyses urbanistiques et environnementales, critiques et recommandations culturelles - auxquelles vient s'ajouter l’éclairage d’expert·e·s, d’activistes et d’étudiant·e·s invité·es dans le studio. Une attention particulière est accordée à la mise en lumière des multiples combats pour la défense des droits humains en ce premier quart du XXIe siècle. Avec Semillas Latinas, nous espérons réussir à semer de petites graines (“semillas”) dans les esprits, graines vouées à germer et à faire mûrir les intérêts, voire les passions que peuvent susciter les pays latino-américains en France, depuis le Mexique jusqu’au Cône Sud. Page instagram : semillaslatinasradio Une émission de Sylvie Argibay, Manon Méziat, Anael Michel, Paloma Petrich, Pauline Rossano et Astrée Toupiol, avec Mickael Adarve à la réalisation. L'habillage sonore de Semillas Latinas a été réalisé par Iñaki Modrego, Emilio Rossano et Pauline Rossano, que nous remercions chaleureusement.
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Generated: 11/3/2025 - 2:48:34 AM