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  • Yann Lagoutte, la passion du geste au service du patrimoine breton
    Yann Lagoutte, maître brodeur, directeur de l’école de broderie d’art de Quimper, passionné par la transmission d’un savoir-faire ancestral et la création, est un artisan d’exception. Formé initialement en bijouterie, il a évolué vers la broderie d’art, obtenant le titre prestigieux de meilleur ouvrier de France en 2011. Son engagement dans la passation de savoir-faire, à travers la création, la formation et la direction d’école, témoigne de sa passion pour la préservation et la valorisation des techniques artisanales bretonnes. Il représente le renouveau de l'école de broderie d'art de Quimper, alliant tradition, innovation et ouverture sur le monde. « En broderie, on fait des gestes qui sont répétés, qui doivent être précis. On se met dans sa bulle. », explique Yann Lagoutte, artiste, enseignant et directeur de l'école de broderie d'art de Quimper. On va venir se concentrer sur deux centimètres carrés et on va venir faire des mouvements qui vont être précis, qui vont nous permettre d'être dans un autre monde. On peut y passer des heures et des heures sans se rendre compte du temps qui passe. Yann Lagoutte est né en région Rhône Alpes, dans le sud-est de la France, mais il a toujours eu un lien très fort avec sa culture bretonne grâce à sa mère. C’est avec elle qu’il commence à broder à l’âge de 16 ans. « Dans un premier temps, c'était pour essayer de refaire la reproduction de costumes traditionnels. Et dans cette optique-là, lors de mes études, j'ai voulu faire un stage au sein de l'école de broderie. Je suivais à l'époque des études en bijouterie joaillerie, qui est aussi un métier artisanal et artistique, c'est comme cela que j'ai rencontré l'entreprise. Un stage d'un mois ici, cela a été vraiment une révélation, au niveau du savoir-faire, au niveau du geste. J'ai continué à broder pour mon plaisir, suite au stage. J'ai fini mes études. J'ai commencé à être bijoutier-joaillier en entreprise. En 2003, Monsieur Jaouen, qui a créé l'entreprise en 1995, m'a contacté pour me proposer un poste. C'était un peu particulier parce que je venais juste de commencer ma vie professionnelle. J'ai pris un virage à 90 degrés en acceptant le poste, rapidement. En 2003, je me retrouve au sein de l'entreprise École de broderie, où je fais une formation de moins d'un an pour maîtriser toutes les techniques enseignées au sein de l'école. L’été 2024, je commence mon travail en tant que formateur. » Artisan d’exception reconnu comme meilleur ouvrier de France, en 2011, aujourd’hui, directeur de l’école de broderie d’art, Yann Lagoutte est un passeur de savoir. Son école de broderie forme chaque année plus de deux mille élèves. « Nous choisissons nos propres programmes orientés en fonction aussi d'une mode ou d'une volonté de certains élèves, quand nous avons des retours. Nous avons un panel d'un peu plus de quinze techniques de broderie différentes qu'on peut enseigner, tous les ans. Les formateurs ont une formation en interne pour faire soit de la remise à niveau, soit un apprentissage complet d'une nouvelle technique par exemple, qui va être présentée. Ensuite, on va l'enseigner à ces personnes pour leurs loisirs. » Avec un peu plus d’une dizaine de techniques issues du territoire breton, comme la broderie Glazig ou Bigoudène, l’école fait vivre un patrimoine riche tout en le rendant accessible à un public amoureux de la broderie. « Celle qui nous tient vraiment à cœur, c'est la broderie Glazig. La broderie Glazig qui prend son nom du pays de Quimper. Quand on parle de pays en Bretagne, il faut imaginer que c'est plutôt une communauté de communes. Le pays de Quimper comprend 28 communes où la mode traditionnelle vestimentaire était la même dans ces 28 communes et sur ces costumes traditionnels, il y avait une broderie spécifique qui a pris le nom du territoire Glazig. Elle nous tient à cœur parce que c'est une broderie très colorée, réalisée avec un fil luxueux, un fil de soie. Le relief est donné à la broderie, mais sans faire un travail de rembourrage ou de bourrage dessous. Dans le sud Finistère, on va venir broder plusieurs épaisseurs de tissu en même temps pour donner le relief, ce sont les spécificités de cette broderie-là. Elle nous a tenu à cœur parce que c'est la broderie de l'entreprise. » « Il va y en avoir d'autres. La broderie Bigoudène la plus connue des personnes s'intéresse à cette culture bretonne. C'est une broderie imposante sur les costumes traditionnels femmes et hommes, et qui est très voyante puisqu'elle est sur les dernières modes, soit orangé, soit jaune. Il y a des broderies beaucoup plus discrètes, comme la broderie Léonarde de la région du nord de Brest. Vous avez dans le Morbihan des techniques de broderie sur velours, incluant le piétement. Et puis quand on va se concentrer sur le travail de broderie qui se fait sur les coiffes, là, on va avoir des broderies sur tulle, la broderie Richelieu à la mode bretonne ou de la broderie blanche. » Maintenir en vie la broderie bretonne, c'est aussi pouvoir réinterpréter les motifs traditionnels selon Yann Lagoutte. « Pour faire rêver les gens, leur donner l'idée ou l'envie de vouloir refaire un peu la même chose, pour être fiers de manipuler et de créer de ses mains. Il était important pour nous de l'extraire de cette forme traditionnelle. On a un fond très riche et ce que l'on fait, c'est piocher dans ce fond-là. On prend, par exemple, une forme d'un costume traditionnel qui nous interpelle, on prend le motif de la broderie, la technique, puis les matières et que l'on extrait de cette forme traditionnelle tout en gardant le style. On la retravaille un peu dans les mêmes motifs, peut-être dans les mêmes matières, mais avec un style plus contemporain. Et dans un premier temps, ce qu'on a fait, c'est qu'on l'a représenté sur des tenues que l'on peut définir " haute couture ", bien que ce ne soit pas de la haute couture, mais en tout cas un vêtement unique brodé à la main et qui n'a plus a priori de rapport avec la forme traditionnelle. Puis quand on va s'approcher, on va retrouver des éléments qui peuvent être multiples ou qui ne peuvent être que petits éléments et donner l'idée à la personne qui voit ces pièces-là que c'est quelque chose d'aujourd'hui, qu'on n'est pas sûr du "ringard" ou du "vieillot". Les gens vont savoir que c'est une culture vivante, qu'elle est actuelle et qu'on peut se l'approprier. » La broderie, pour Yann Lagoutte, n’est pas seulement un art, c’est une façon de transmettre une identité et surtout une passion. Un attachement qu’il souhaite partager encore longtemps, pour que le fil de ce savoir-faire ancestral ne se brise pas. « Cette culture, elle peut mourir à tout moment. Je vais prendre l'exemple du point de Beauvais. Le point de Beauvais. En professionnel, on est six à le maîtriser encore aujourd'hui, dont deux à l'école. Donc, c'est vraiment impératif qu'on continue à l'enseigner autrement. Ce point de Beauvais, il peut se perdre, il peut être enseigné d'une façon aléatoire et ce n'est pas forcément ce que l'on souhaite. C'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. La deuxième chose qui me tient à cœur, c'est de continuer à créer de ses mains. Aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a plein de choses qui vont peut-être nous aider dans un futur avec, avec l'IA, avec les impressions 3D, avec les découpes laser. Ce sont des choses qui sont beaucoup plus mécanisées. J'aime continuer à faire du travail à la main. Pour moi, c'est important quand on est concentré sur un élément. Quand on est concentré sur une broderie, on va passer beaucoup de temps sur une petite surface et ça, ça me fait énormément de bien. Ça me fait du bien dans ma tête. » Yann Lagoutte et son école participe à des collaborations internationales avec des brodeuses ou d’autres artisans pour montrer que le savoir-faire breton peut s’inscrire dans une démarche globale, contemporaine et inventive. « Celle qui m'a beaucoup touché, ça a été une collaboration avec des brodeuses, mais des brodeuses du Canada, une ethnie qui s'appelle les Métis, une ethnie, on va dire, de commerçants. C'étaient des Métisses entre les autochtones et les Européens. Ils avaient une technique de broderie un peu spécifique, où ils récupéraient des pics de porc-épic pour pouvoir faire une broderie qui s'apparente à du perlage. Et on a fait une collaboration avec ces brodeuses canadiennes. Ça, c'est assez touchant parce qu'il y a toute une histoire aussi de leur côté. On se retrouve avec deux histoires qui peuvent être un peu similaires par certains points. On avait beaucoup de choses en commun avec des personnes extraordinaires. Et là, on a un projet mis en place pour cette fin d'année et l'année prochaine, parce que l'entreprise a 30 ans cette année et il faut marquer un peu cet anniversaire-là avec Sophie Ambroise qui est Quimpéroise. Sophie fait de l'impression sur papier, en sérigraphie et donc on va proposer des projets en commun et on va proposer l'été prochain un stage. C'est-à-dire que les stagiaires qui souhaiteraient venir vont faire sur une première partie de semaine la sérigraphie. Elles vont faire de A à Z le motif, l'impression sur tissu et ensuite la deuxième partie de semaine, on va nous leur apprendre à rebroder cette sérigraphie. » Abonnez-vous à 100% création 100% création est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de podcasts : PURE RADIO, Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.   Si vous aimez ce podcast, donnez-lui 5 étoiles et postez un commentaire sur ces applications pour qu'il soit visible et donc encore plus écouté  Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram 100% Création Facebook 100% Création-RFI
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  • Mida Style: l’amour de la mode et de la réconciliation de Boubacar AG Midaye
    Aujourd’hui la mode, la mode et encore la mode avec Boubacar AG Midaye, styliste designer malien et fondateur de Mida Style. Ce jeune créateur n’a jamais renoncé à sa passion : la mode. Il propose des collections unisexe, d’inspiration Touareg, un design du nord du Mali sur des tissus du sud du pays afin de promouvoir la paix et d’unifier son pays. Cet autodidacte est porté par l’amour, l’originalité et la joie qu’il infuse dans ses collections. Rediffusion de la chronique du 29 janvier 2023 Abonnez-vous à 100% création  100% création est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de podcasts : Pure Radio, Apple Podcast, Castbox, Deezer, Google Podcast, Podcast Addict, Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.   Si vous aimez ce podcast, donnez-lui 5 étoiles et postez un commentaire sur ces applications pour qu'il soit visible et donc encore plus écouté. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram / Facebook
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  • Amandine Clerc Marie, le parfum des émotions, entre science et créativité
    Aujourd’hui, 100% création est dédiée à l'univers mystérieux et fascinant de la parfumerie avec Amandine Clerc Marie. Pour cette parfumeuse, le métier est un subtil mélange de science, d'art, d'émotion et de transmission. Une passion qui ne s'épuise jamais, une quête constante de nouveautés, de sensations. Une manière de vivre, une façon d'apporter du bien-être aussi selon Amandine Clerc Marie. Nous l'avons rencontrée lors de la Paris Design Week, dans la cour de l'hôtel de Sully, où elle a participé à la signature olfactive de l'installation « Folie olfactive », pensée pour influencer positivement les émotions. Une parenthèse bien-être parfumée à Paris pour Amandine Clerc Marie : « La création, c'est toute ma vie, parce que je crée des parfums, mais cela ne s'arrête pas là. C'est un état d'esprit, une manière de vivre. Cela ne s'arrête jamais. Je suis tout le temps en train de créer, que ce soit des parfums ou des ambiances chez moi, je ne peux pas m'en empêcher. Cela bouillonne à l'intérieur et cela ne s'arrête jamais. » Parfumeuse principale chez DSM Firmenich, elle confie : « Parfumeur, avant tout, c'est traduire des histoires, des émotions en parfums. C'est se servir des matières premières qui sont à la disposition dans la palette du parfumeur pour provoquer des émotions et raconter des histoires olfactives. » Née à Colombes, en région parisienne, Amandine Clerc Marie, après un baccalauréat scientifique, commence des études en médecine. Mais rapidement, son cœur la pousse vers un autre univers : celui du parfum. « C'est un domaine que je connaissais parce que ma maman travaillait chez Givaudan, une autre société de parfumerie. Elle n'était pas du tout parfumeuse, mais j'ai pu aller visiter les locaux et découvrir les labos de parfumerie. Là, j'ai compris qu'on pouvait créer des odeurs, les garder avec soi et les enfermer dans des petites bouteilles. J'ai trouvé cela magique. Depuis toute petite, je faisais des mixtures dans mon jardin, je mélange des pétales de fleurs, des épices, de la terre... Bref, j'ai toujours fait des mélanges et je me suis dit : "mais c'est un métier ". Cela a été une révélation », affirme-t-elle. Pour Amandine Clerc Marie, la parfumerie est un art qui repose d'un côté sur la connaissance scientifique, avec la compréhension de la chimie des molécules, les techniques d'extraction, la stabilité des compositions, et de l'autre, la créativité, essentielle pour imaginer des fragrances uniques, évoquer des émotions et raconter des histoires. Amandine Clerc Marie maîtrise donc, avant tout, ses matières premières. « J'utilise des huiles essentielles comme la lavande, le patchouli, la rose, mais je suis obligée de travailler également avec des molécules. Les molécules, c'est ce qui va faire que le parfum dure dans le temps, la puissance, la modernité, le confort, tout le côté moderne. L'un ne marche sans l'autre. La recherche avance. Maintenant, nous avons accès à une nouvelle technologie chez DSM Firmenich qui s'appelle le Firgood. Cela nous permet d'extraire des matières premières naturelles comme la lavande ou la rose, comme avant, mais avec les méthodes traditionnelles d'extraction, on ne pouvait pas extraire les matériaux qui contenaient beaucoup d'eau, comme les fruits. Grâce à la technologie du Firgood, on arrive maintenant à avoir une essence de poire, de fraise et on peut même traiter les matières premières classiques de la parfumerie d'une manière différente, comme la vanille. Maintenant, nous avons une vanille Firgood qui nous amène des nouvelles facettes à la vanille. Cela nous permet aussi de faire parler les fleurs qui étaient dites ''muettes en parfum'', comme le muguet », explique-t-elle. Pour la création d'une senteur, Amandine Clerc Marie pense, avant tout, à la formule : « Je n'ai pas forcément dans mon esprit la personne qui va porter le parfum. Ce serait trop réducteur. Je pense au parfum, à ses qualités techniques, aux volumes, au plaisir, à la puissance. Je suis, donc, vraiment axée sur mon parfum. Après, il trouve son public ou pas. Je pense vraiment le parfum d'une manière indépendante des personnes qui vont le porter. Je suis axée sur le côté technique, innovation, création, volume, diffusion et d'essayer de trouver toujours de nouvelles choses à dire, essayer de trouver de nouvelles associations. J'essaie, à chaque fois que je commence un projet ou un parfum, d'avoir une association inédite ou d'avoir un propos très fort, un accord très fort, olfactif. Ensuite, je travaille autour de l'esthétique, la diffusion. Mais je suis très centrée sur mon parfum. » Amandine Clerc Marie commence souvent par des directives précises, pour définir l'univers, l'émotion ou le message à transmettre. La collaboration en équipe est essentielle pour affiner la composition, tester sa stabilité et l'ajuster, jusqu'à sa perfection. Le processus peut durer plusieurs mois, voire des années : « Il n'y a pas de règle. Cela peut commencer par un brief très classique, un brief marketing. On nous donne des images, ou cela peut aussi être uniquement travailler sur des associations inédites de matières premières jamais senties. Cela peut aussi être une rencontre, par exemple pour la marque Sisley. Madame d'Ornano m'avait fait envoyer un bouquet des roses de son jardin, et c'était le point de départ du projet. Il fallait recréer l'odeur de ces roses. C'est très varié. À partir du moment où je respecte les contraintes, parce qu'il y a des contraintes techniques, évidemment de couleur, de stabilité. Mais surtout des contraintes de conformité parce qu'on s'assure toujours que le parfum ne soit pas dangereux, évidemment. C'est mon cadre technique et à l'intérieur, j'ai une totale liberté. C'est au minimum deux ans pour créer un parfum. Le parfumeur, pendant ces deux ans, n'est pas seul. Il travaille en équipe. Nous sommes accompagnés d'évaluatrices, de commerciaux. Cela passe très vite, cela peut même être plus long quelques fois. Pour les parfums de niche, normalement, cela va plus vite. Mais pour les parfums où on nous demande des tests consommateurs, c'est au minimum deux ans. » Quand Amandine Clerc Marie cherche à créer des compositions qui racontent une histoire, qui évoquent une atmosphère ou qui suscitent une émotion précise, elle doit, malgré la constitution de la formule, vérifier olfactivement le résultat. « C'est un métier de transmission, donc on apprend avec des maîtres parfumeurs et après, c'est selon ses goûts. On choisit ses matières premières préférées, mais il faut toujours essayer, parce que c'est très difficile de prévoir le résultat que vont donner les matières premières entre elles. C'est un métier empirique : on essaye, on fait peser la formule, après, on la sent. On ne peut pas se couper de ce côté empirique de la réalité. Quand on est parfumeur et qu'on commence à avoir de l'expérience, dans notre tête, évidemment, on imagine l'odeur de la formule qu'on est en train d'écrire, on le visualise dans notre tête. On essaie aussi de visualiser les volumes. Il y a plein de choses qui rentrent en jeu, mais on est obligé de vérifier olfactivement, de tremper la mouillette et de sentir, parce qu'il y a beaucoup de composés qui entrent en jeu dans la formule. Même si on essaye, tous, de faire des formules assez courtes, justement pour maîtriser les effets des matières premières, on ne peut jamais être sûr à 100% du résultat, même si avec l'expérience, on a de moins en moins de surprises. Mais c'est quelque chose qu'on est obligé de faire. » La richesse du métier de parfumeur réside dans sa diversité. Pour Amandine Clerc Marie, il est important de se démarquer tout en restant cohérente avec l'identité de la marque ou du projet, à l'instar de l'installation de la Paris Design Week intitulée « Folie olfactive ».  « Pour créer ces parfums avec émotion, c'est un système, un outil informatique qui nous permet d'équilibrer notre formule, donc d'équilibrer les matières premières de manière à générer des émotions. Là, on est sur les émotions comme la sérénité et l'apaisement, ce sont vraiment des émotions positives. Et les neuroscientifiques ont constaté que selon l'équilibre qu'on mettait dans la formule, donc les dosages de matières premières entre elles, on arrivait à créer des émotions qui sont prouvées et qui sont analysées scientifiquement. L'idée, c'était de travailler l'équilibre de la formule, en plus des vertus très connues de certaines huiles essentielles. J'ai travaillé, dans ma formule, l'équilibre de mon parfum, les dosages de mes matières premières de manière à générer encore plus d'émotions de sérénité et de bien-être. » Dans le métier de parfumeur, la maîtrise des techniques, la connaissance des matières premières, et la sensibilité olfactive se transmettent dans un processus de mentorat. Amandine Clerc Marie s'inscrit pleinement dans cette passation de connaissances et savoir-faire. « La transmission, pour moi, c'est essentiel parce que j'ai eu la chance d'avoir été formée par un maître parfumeur. Je considère qu'il est très important pour moi aussi de former les générations futures. C'est un métier, qui était à l'origine basé sur la transmission de père en fils, il s'est ouvert avec les écoles et donc c'est aussi à nous de garder ce côté transmission. On apprend les bases à l'école, mais après, il faut bien une dizaine d'années, après l'école, pour devenir parfumeur. Être accompagné, pour moi, c'est essentiel. Pour l'instant, j'ai eu une apprentie, nous sommes plusieurs à prendre des apprentis, on tourne comme cela, ils n'ont pas le même regard et le même apprentissage. C'est quelque chose qui se répète dans le temps. Je vais continuer » conclut-elle.   Abonnez-vous à « 100% création »  « 100 % création » est disponible à l'écoute sur toutes les plateformes de podcasts : PURE RADIO, Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.   Si vous aimez ce podcast, donnez-lui 5 étoiles et postez un commentaire sur ces applications pour qu'il soit visible et donc encore plus écouté. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram 100% Création Facebook 100% Création-RFI
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  • Emma Style: la mode et l'accompagnement des femmes, par Emmanuelle Jodan Adjovi
    Emmanuelle Jodan Adjovi est une créatrice de mode béninoise installée au Sénégal depuis 1996. Elle y a fondé sa maison de mode Emma Style. Passionnée, résiliente et engagée, elle a su transformer sa passion en entreprise florissante, créant ainsi des emplois. Elle est également active dans le coaching et l'accompagnement des femmes, notamment via le réseau « Fiers d'Elles », qu'elle a contribué à développer. Le parcours d'Emmanuelle Jodan Adjovi est une déclaration d'amour à la mode, mais aussi un engagement pour l'émancipation des femmes africaines. Nous l'avons rencontrée lors du Yas FIMO228 à Lomé. « C'est mon défouloir, mon exutoire. J'adore créer. J'adore créer des vêtements, vous voir, avoir envie de vous créer quelque chose en fonction de votre travail, de vos activités, quelque chose de pratique, et aussi les relations clients. Mais créer, cela m'apaise », nous dit-elle. Elle nous explique la genèse de son projet : « J'ai lancé la marque parce que les gens me complimentaient sur ce que je portais. Alors je me suis dit ''comment je vais nommer la marque ?''. Étant du marketing, je trouvais qu'Emmanuelle Style, cela faisait très long. J'ai coupé Emmanuelle en Emma, donc, Emma Style. » Née à Cotonou, au Bénin, Emmanuelle Jodan Adjovi a grandi et vécu son enfance en France. Elle suit tout d'abord des études en pharmacie avant d'être rattrapée par sa passion pour la mode. En 2006, cette autodidacte lance officiellement son atelier et sa marque Emma Style. Elle raconte : « J'avais 24 ans, j'ai commencé par le marketing et la communication. C'était génial. De plus, j'aime tout ce qui est métiers de contact. J'ai commencé ma carrière professionnelle par la communication et j'aimais m'habiller un peu différemment. J'aimais porter le tissu autrement parce que c'est simple. Les copines avec qui j'avais les mêmes goûts, nous nous retrouvions à avoir les mêmes hauts, c'était marrant. Suite aux compliments des gens que je rencontrais, je me suis dit ''tiens, pourquoi je ne lancerais pas ma marque de vêtements ?'', comme un jeu. J'ai travaillé comme déléguée médicale dans un laboratoire pharmaceutique au Sénégal, et quand j'ai décidé de me lancer, j'ai pris une disponibilité, puis j'ai créé ma société. Aujourd'hui, la maison de mode est toujours rue Carnot. Et avant, j'avais créé mon agence de communication. » C'est au Sénégal, un pays qu'Emmanuelle Jodan Adjovi aime profondément, qu'elle trouve sa voie. Agence de communication, coaching, maison de mode... La créatrice béninoise lance également son édition du Emma Style Show. « Tout ce que j'ai appris dans la mode, je l'ai appris avec mes tailleurs. J'ai gardé mon agence de communication, les clientes que je rencontrais dans le cadre de mon travail faisaient des tenues chez moi. Au fur et à mesure, j'ai appris les codes de la mode. Après, j'ai lancé mon dîner de gala Emma Style Show parce que je voulais me faire connaître. Mais j'ai eu le syndrome de l'imposteur. Je me disais ''mais comment je vais venir dire que je suis styliste ? Les gens me connaissent déléguée médicale''. J'ai appris comment faire des collections, qu'il fallait avoir un fil conducteur. Au bout de la quatrième édition, les autres créateurs, dont Gilles Touré, qui était la personne qui m'inspirait le plus, ont voulu participer à cet événement. Puis, c'est devenu un dîner de gala international. Aujourd'hui, c'est un dîner caritatif, et chaque créateur vient montrer ce qu'il sait faire. Quand je me suis lancée dans la mode, je ne l'ai pas dit à mes parents. À la cinquième édition du Emma Style Show, le président Wade, en son temps, m'a reçu en audience et a été le parrain de l'événement. Là, j'ai invité mes parents. Et quand ils sont venus, vous imaginez tout le protocole. Mon père m'a dit "Tu fais quoi déjà au Sénégal ?". Il a vu tout le monde, un dîner de 350 personnes. Il a dit à ma mère ''Tu es sûre que ta fille fait de la couture et que cela rapporte ?''J'ai dit ''Mais papa, la mode c'est une entreprise". » Née d'une envie d'habiller différemment, de casser les codes, de valoriser la culture africaine à travers des tissus comme le wax ou le pagne tissé, Emmanuelle Jodan Adjovi voit la mode comme un outil d'engagement social, à l'instar de la collection qu'elle a présentée au Yas Fimo228, placée sous le thème « La mode pour un monde sans cancer ».  « Cela part un peu du noir et du doré, parce que la thématique du cancer, c'est quelque chose d'assez lourd. Et puis, cela passe à des couleurs un peu plus joyeuses et d'espoir pour dire ''oui, c'est vrai, cela existe, on va se sensibiliser, on va essayer de porter la voix à travers la mode pour cela''. Et la collection finit avec du rouge bordeaux, de la broderie. Aujourd'hui, ce qui fait la particularité d'Emma Style au Sénégal, c'est le mélange de cultures. Parce que j'ai décidé d'être sénégalaise. Mes enfants sont nés au Sénégal. Je pense que j'ai vécu la majorité de ma vie là-bas, même si on bouge beaucoup. Pouvoir mélanger toutes ces cultures pour pouvoir offrir une mode engagée. On a mis des cristaux pour donner cet éclat, parce que même malade, on reste une femme. On voit de beaux témoignages. Je me dis que cela donne espoir et c'est motivant », explique-t-elle.  Pour Emmanuelle Jodan Adjovi, la mode et le textile sont des moyens d'expression. Elle incarne une femme africaine qui ose, innove, qui valorise ses talents et sa culture. Un message clair : tout est possible avec force et résilience. « À Dakar, on m'appelle ''Madame tout est grâce'', parce que je dis tout le temps ''tout est grâce''. Je me dis que tout est opportunité, je pars de ma propre histoire. Aujourd'hui, j'ai plaisir à dire aux jeunes ou aux étrangers qui viennent au Sénégal que mes sociétés, je les ai créées avec mon passeport béninois. Il faut avoir la force d'y croire. On a eu à créer le réseau "Fiers d'elles" au Sénégal pour dire aux femmes qu'elles sont fortes. Ce n'est pas être féministe du tout, mais on est dans des environnements où la femme manque de confiance en elle, où elle fait des actions extraordinaires, mais elle ne le sait pas. Petit à petit, on va y arriver. C'est une manière d'impacter la génération montante et de dire "oui, tout n'est pas si noir". Dire aux autres femmes qu'être une femme de pouvoir, ce n'est pas d'avoir à jouer des coudes ou une promotion canapé. Nous rencontrons plein de dames qui sont de vraies success story. Elles vous racontent leur histoire, vous vous dites ''waouh !'', de la vendeuse de beignets à une petite couturière. C'est une de mes passions », s'exclame la femme d'affaires.  La mode d'Emmanuelle Jodan Adjovi est un véritable outil de sensibilisation et d'engagement social. Elle ne se contente pas de créer des vêtements ; elle permet aux femmes de s'affirmer, de sortir de leur zone de confort. Elle explique : « J'ai appris dans la mode qu'il fallait avoir son empreinte. C'est en côtoyant les podiums que j'ai appris qu'il faut que, quand on voit une tenue, on sache que c'est du Emma Style. Je ne le savais pas, au début. Quand on voit une tenue Gilles Touré, on sait que c'est du Gilles Touré. Quand tu le travailles, cela se développe bien. Par exemple, on a une collection impératrice qui marche tellement que, des fois, je dis ''je ne veux plus faire des impératrices !''. Les clientes me disent ''on s'en fiche, on en veut'' ! En travaillant un peu le wax différemment, en le découpant différemment. Je réalise des tenues pratiques, des tenues de ville à 70%, des tenues pour le travail. Durant le Covid, c'était un peu compliqué. À un moment, on s'est dit qu'on allait fermer et les clientes me disaient ''non, nous on va soutenir la structure. On va faire des tenues''. Mais il y avait nulle part où aller. Vraiment je les remercie, c'est grâce à elles que nous avons tenu bon. » La transmission des savoirs, notamment auprès des jeunes générations, est essentielle pour assurer la pérennité de cette industrie en pleine croissance. Emmanuelle Jodan Adjovi milite pour une meilleure structuration du secteur. « Malheureusement, les PME et les TPE s'éteignent avec le créateur. Je pense à cela parce que il faudrait que cela puisse nous survivre. C'est une question que je travaille, j'essaie de renforcer les systèmes au niveau de la société pour que cela tourne sans moi et pouvoir gérer la transmission. J'aurais aimé que ma fille reprenne, mais apparemment, cela ne lui dit rien. Je voulais un business, mais faire de la mode, c'est une manière de se définir. Pour moi, développer l'industrie de la mode, c'est très important. Il faudrait que tout suive, parce que c'est un domaine pourvoyeur d'emplois. On a des gros chiffres, et aujourd'hui, je pense que c'est un domaine qui devrait être développé. Parce qu'aujourd'hui, entre mes trois sociétés, je pense que la maison de mode, c'est ma vache à lait. Et quand ça ne va pas bien là-bas, je le sens tout de suite. Nous devrions encourager les jeunes vers ce métier, mais en se structurant. Je suis dans le collectif des designers sénégalais, je suis la vice-présidente. Je suis vice-présidente de l'association des Fashion Week africaines avec Jacques Logoh. Nous faisons la promotion des métiers de la mode en disant "'c'est une entreprise". Quand les jeunes rentrent dans la mode, ils doivent savoir que c'est une entreprise et qu'il faut la gérer avec le cash-flow, le chiffre d'affaires, tout ce qui va avec. Et dès qu'on en en pris conscience, cela change la donne », raconte la créatrice.  Pour assurer la pérennité et la croissance de ses projets, Emmanuelle Jodan Adjovi mise sur une communication efficace auprès de son réseau et des réseaux sociaux. « Internet aide beaucoup, même si moi, je dis souvent je suis de l'âge de la pierre, donc j'ai eu du mal à démarrer sur internet et les réseaux sociaux. L'erreur que j'avais commise au lancement d'Emma Style à Dakar, c'était que beaucoup de femmes ne portaient pas le wax. Et quand j'ai commencé à proposer mes offres, la clientèle venait à moi. J'étais bloquée au moins sur quatre mois. J'étais sur mes acquis. Aujourd'hui, nous sommes à l'ère où Beyoncé, les stars américaines portent du pagne et du coup, tout va très vite. Et il y a plein de jeunes qui se sont lancés dedans. Il m'a fallu réinventer la stratégie, se réinventer et aussi réinventer l'approche client. Aujourd'hui, l'approche, c'est d'aller vers la cliente, faire des collections, car ma clientèle a mûri avec moi, parce que cela fait 25 ans. Maintenant, il faut créer pour les jeunes, donc, les filles de mes clientes », déclare-t-elle.  Abonnez-vous à 100% création 100% création est disponible à l'écoute sur toutes les plateformes de podcasts : PURE RADIO, Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.   Si vous aimez ce podcast, donnez-lui 5 étoiles et postez un commentaire sur ces applications pour qu'il soit visible et donc encore plus écouté J Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram 100% Création Facebook 100% Création-RFI
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  • La faïencerie Henriot et le made in France de François Le Goff
    Le salon du made in France aura lieu, à Paris, du 6 au 9 novembre prochain. Cette 13ᵉ édition du MIF Expo célèbre la fabrication française. Une belle occasion de découvrir un homme qui incarne la tradition bretonne et le savoir-faire français : François Le Goff, propriétaire de la faïencerie Henriot. Nous avons visité cette Faïencerie installée à Quimper depuis un tiers de millénaire avec son bol emblématique breton au prénom du destinataire.  François Le Goff nous raconte comment derrière chaque objet fait main, il y a une histoire, une passion, une tradition. Son parcours témoigne d’un attachement profond à ses racines bretonnes, aux techniques artisanales, et à la transmission de ce savoir-faire aux générations futures. « Tout est fait dans un même bâtiment. Nous n’avons rien d'autre à l'extérieur. Le stockage et la transformation de la matière première pour faire ce que nous fabriquons. Nous façonnons tout. On sèche, cuit, stocke le produit fini et on le vend dans notre magasin d'usine qui est au même endroit », détaille François Le Goff, directeur et propriétaire de la faïencerie Henriot.  « Les trois grands postes : la terre, les émaux et les pigments de couleur, parce que la terre, nous sommes obligés de l'acheter à l'extérieur parce que nous sommes en plein centre-ville. Historiquement, c'est ici que la faïence a commencé. Les bâtiments extérieurement sont tous un peu différents au niveau de la structure parce qu’ils ont été construits au fur et à mesure. La faïencerie s'est agrandie dans l'enclave du bâtiment, ils ont rajouté des bâtiments successifs et nous avons six bâtiments de styles différents, parce que c'est au fur et à mesure qu'ils aménageaient un bâtiment, plus un bâtiment, plus un bâtiment. », décrit François Le Goff Né à Paris, mais Breton d’origine, François Le Goff a vécu toute son enfance à Nantes. Cet ingénieur, en 2011, décide de racheter la faïencerie Henriot, alors en liquidation.  « C'est quand même bizarre qu'un fleuron de fabrication française s'arrête, c'était dommage et donc nous avons fait une proposition et nous étions les seuls à proposer de continuer l'activité en France. Nous étions, peut-être, un peu naïfs parce que nous n’étions pas du tout du milieu. Je suis de formation ingénieur en électronique, donc rien à voir avec la faïence, rien à voir avec la technique de la faïence. Mais par contre, à partir du moment où on s'intéresse au fonctionnement et qu'on met les mains dedans, ça reste un procédé de fabrication ancestral. Nous n’avons pas des machines ultra-sophistiquées, nous sommes sur des tours qui ont une cinquantaine ou centaines d'années. Cela reste de la mécanique pure. En réfléchissant pour essayer de comprendre comment à l'époque les gens avaient conçu ces machines-là, on arrive à les entretenir, les réparer et potentiellement améliorer quelques systèmes pour que cela fonctionne aujourd'hui. » La démarche de François Le Goff est motivée par un attachement sentimental, mais aussi par la volonté de préserver un patrimoine régional et national. « Mes parents sont bretons à l'origine, mes grands-parents également. Nous venions en maison de vacances, il y avait du Henriot chez nous parce que, en gros, tout Breton a forcément dans sa maison quelque chose en Henriot. Avant les années 2000, on avait besoin d'une assiette, d'un bol, c'était forcément du Henriot parce qu'il n'y avait pas Internet. On ne faisait pas 50 kilomètres pour aller visiter une fabrique de faïence ou autre chose. Cela a vraiment changé. C’est à partir des années 2000, qu’il y a eu le déclin de la faïence, parce que les gens pouvaient acheter à distance. Ils ont pu se rendre compte qu'il y avait d'autres formes, d'autres choses qui se faisaient, la diversité de l'offre fait que, forcément, les Bretons se sont inspirés et sont allés chercher des pièces ailleurs. Ce qui est logique. Et inversement. Et c'est pour ça qu'on a des commandes qui viennent des États-Unis, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, parce que les Français expatriés là-bas veulent ramener un petit bout de leur patrimoine." La faïencerie Henriot avec ses 335 ans d’existence fait partie des dix plus anciennes entreprises de France, elle a su traverser les siècles en conservant ses méthodes de fabrication. Installée en plein cœur de Quimper, ses ateliers sont remplis d’un savoir-faire notamment dans la maîtrise des formes et la décoration à la main, comme celui de son bol iconique en céramique blanche au motif folklorique et prénom du destinataire. Un souvenir incontournable de la Bretagne. « Le bol, il y en a partout ! Mais, il faut bien différencier le bol qui est 100 % fabriqué à Quimper, à la main, du bol fabriqué à la chaîne à la fois en Chine, au Portugal et même maintenant en France. Il y a des usines qui se sont implantées en France parce que les coûts de transport et la main d'œuvre à l'étranger sont devenus plus cher. C'est très bien qu'il y ait une demande. Le seul souci, c'est que nous, ce qui nous dérange le plus, c'est quand les gens pensent acheter du Henriot, donc du fait main, du personnalisé et faire vraiment tourner l'artisanat local et que finalement, ils achètent un bol qui vient d'une usine où l'humain est très peu présent et au final tout le monde a le même bol. Il y a des gens qui venaient pour acheter un bol en pensant l'acheter 10 € qui finalement l'achètent à 50 parce qu'ils ont compris. Ils voient qu'il y a l'usine qui est à Quimper qui se visite alors que les autres usines ne se visitent pas. Faire des visites, des ateliers, montre bien que tout est fabriqué ici et à la main. Nous leur expliquons qu’au lieu d'en acheter quatre, peut-être en acheter un neutre à utiliser au quotidien, mais il ne sera pas personnalisé parce qu'on préfère en acheter un seul plutôt que quatre ‘touristiques. » Fondée il y a plus de trois siècles, à Quimper, en Bretagne, la faïencerie Henriot incarne longévité et résilience, symbole de l’excellence artisanale et de l’identité culturelle de la région. « Dans un monde où on robotise tout et on automatise tout, garder le style ancien et la façon de fabriquer à l'ancienne, c'est ça qui est le plus difficile aujourd'hui et c'est pour cela que nous nous battons. On fabrique aujourd'hui en 2025, comme les gens fabriquaient dans les années 1800, à part le Tour qu'on a automatisé avec un moteur pour qu'il tourne plus facilement, au lieu de pédaler comme ils le faisaient avant. Aujourd'hui, on a un moteur qui le fait, mais c'est la seule chose qu'on ait faite pour simplifier le travail. Sinon, tout est de la mécanique, pure et dure. Le leitmotiv d'Henriot, c'est de tout faire à la main, à la fois la fabrication des formes, c'est-à-dire qu'on est propriétaire de l'ensemble de nos formes, des choses que l'on fabrique, des dessins. Tout appartient à Henriot, donc c'est pour cela que nous sommes capables, 20 ans ou 30 ans après, de continuer à faire les mêmes formes, les mêmes décors, étant donné qu'on a tout cela est en stock. » Aujourd’hui, la faïencerie Henriot compte neuf salariés, mais leur savoir-faire est précieux. La décoration, par exemple, est réalisée par des artisans qui ont plus de 20 ans d’expérience. « Sans décoration, Henriot n'est rien. C'est-à-dire qu'on a des formes, mais les formes, on peut en trouver un peu à droite à gauche. Le procédé d'émaillage, ça se fait habituellement pour des assiettes blanches qu'on peut trouver. Par contre, pour nous aujourd'hui, la force d'Henriot, c'est le décor peint main. Sur les neuf personnes, il y en a cinq qui sont dédiées à la peinture. C'est le poste important d'Henriot et ce sont les personnes qui ont toutes 20 à 25 ans d'ancienneté afin de pouvoir garantir les décors sur 20/30 ans. Et quand on a une demande particulière pour un bateau ou une personnalisation particulière, on ne se pose pas la question de savoir est-ce qu'on va réussir à le faire ? Nous savons qu'avec ces personnes et leur savoir-faire, on sait qu'elles vont être capables de dessiner du premier coup quelque chose de parfait. » Le plus difficile pour François Le Goff c’est le maintien des outils de production de la faïencerie Henriot. « On utilise des machines de 1960, les fours sont de 1984. Il faut maintenir en état les fours d'époque parce qu'ils avaient une technicité, une forme et un fonctionnement qui étaient très intelligentes, à l’époque, comme les fours navettes. C'est le four qui se déplace au-dessus des pièces avant cuisson. L’avantage, c'est qu'on pouvait déplacer le four, du coup, on était capable de cuire le soir et de charger le lendemain à un autre endroit. À l'époque où il y avait énormément de demandes, cela permettait avec un seul four d'avoir une cuisson tous les soirs parce qu'il fallait normalement laisser un peu de temps pour refroidir. Aujourd'hui, il y a très peu de faïencerie qui aurait l'utilité d'avoir ces fours-là, mais nous, on a du matériel qui nous reste d'une usine qui avait 250 personnes à la décoration et à la fabrication. Nous gardons de vieilles machines qui gardent nos formes et on essaie de les faire fonctionner de la meilleure façon, comme quand elles fonctionnaient il y a cinquante ans. » La fabrication d’objets personnalisés ou sur-mesure permet aussi de répondre aux demandes actuelles tout en respectant la tradition, selon François Le Goff. « Nous avons une clientèle fidèle et nous avons créé "une gamme naissance" à la demande de notre clientèle se plaignant de ne pas avoir d'idées de cadeau à chaque naissance. Au final, les gens ne se posent plus la question. Il y a une naissance, ils passent, ils nous appellent à la boutique, ou bien, ils passent commande sur le site internet, ils font livrer directement chez la personne. Nous mettons une petite carte qui indique la personne qui a offert la vaisselle avec le petit message et, au final, c'est quelque chose de personnalisé, un peu comme le bol que les gens vont pouvoir garder tout le temps. » Abonnez-vous à "100% création"  "100% création" est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes de podcasts : PURE RADIO, Apple Podcast Castbox Deezer Google Podcast Podcast Addict Spotify ou toute autre plateforme via le flux RSS.   Si vous aimez ce podcast, donnez-lui 5 étoiles et postez un commentaire sur ces applications pour qu'il soit visible et donc encore plus écouté J Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux : Instagram 100% Création Facebook 100% Création-RFI
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Acerca de 100 % création

Mode, accessoires, décoration, stylisme, design. Dans la chronique 100 % création de Maria Afonso, RFI vous fait découvrir l’univers de créateurs. Venez écouter leur histoire, leur parcours, leurs influences, leur idée de la mode chaque dimanche à 04h53, 6h55 et 12h54 TU vers toutes cibles. 
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